Din Records « Le prix de l’indépendance » |
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| 21 fevrier 1965 | |
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+13Sotomayor01 DELITdeFACIES Méjhoul Nasreddine Julien Risk Dobermann92 Sandriinee bess Omar Ifa Amine Oldtimer El AfRiTe 17 participants | |
Auteur | Message |
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El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 13:06 | |
| salam alaikoum j'espere que tout le monde va bien !! la famille
petite devinette :
qui est mort un 21 fevrier 1965 ?? ca fait perpete que je suis pas venu sur le forum et je vois aucun post sur lui !! aucun article nada
petit indice c'est un noir qui l'a tué !
wa salam | |
| | | Amine Oldtimer
Nombre de messages : 10018 Age : 38 Localisation : Sur le champs de guerre Date d'inscription : 26/02/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 13:11 | |
| Malcolm...c'est vrai que personne n'y a pensé...El Afrite, sa fé plaisir de te revoir, en plus tu viens éveiller nos conscience! Thala | |
| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 13:19 | |
| salam amine
ca fait plaisir aussi ..je vois que les piliers du forum sont toujours present ...
Obligé malcolm x fallait en parlé 43 ans qu'il a disparu !
je vais poster quelques passage de son auto biographie que je conseil a tous de lire .! (((les passage seront repris d'un post d'un autre forum un frere a fait un travail magnique sur son auto biographie)))
wa salam | |
| | | Ifa
Nombre de messages : 2979 Age : 32 Localisation : Ile de France Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 13:30 | |
| Merci el Afrite pour l'autobiographie. Et tu m'aura appris la date exacte de la mort de Malcolm ^^ | |
| | | Amine Oldtimer
Nombre de messages : 10018 Age : 38 Localisation : Sur le champs de guerre Date d'inscription : 26/02/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 13:54 | |
| - El AfRiTe a écrit:
- salam amine
ca fait plaisir aussi ..je vois que les piliers du forum sont toujours present ...
Obligé malcolm x fallait en parlé 43 ans qu'il a disparu !
je vais poster quelques passage de son auto biographie que je conseil a tous de lire .! (((les passage seront repris d'un post d'un autre forum un frere a fait un travail magnique sur son auto biographie)))
wa salam Ah ouai Bien El Afrite! La Bio est de qui? | |
| | | Omar Modérateur
Nombre de messages : 5386 Age : 34 Localisation : VITRY 94 Date d'inscription : 26/02/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 14:18 | |
| ça m'est même pas traversé a l'esprit l'anniversaire de sa mort et pourtant je savais que c'etait le 21... | |
| | | bess
Nombre de messages : 2241 Age : 38 Localisation : 76 Rouen Date d'inscription : 28/02/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 15:15 | |
| J'avais complètement zappé !! Merci de nous raffraîchir les mémoires El Afrite. J'avais aussi lu une bio sur le net qu'était pas mal faite, si je la retrouve je la posterais inch' Allah. | |
| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 15:32 | |
| salam alaikoum
c'est fait par alex haley ...c'est une auto biographie donc malcolm x etait vivant quand elle a été ecrit puisque il l'a ecrit en collabaration avec alex haley le gars qui a ecrit entre autre "Racines" le livre est pas trop dur a trouver ..sur internet ou en commande a la fnac je pense.. en tous cas je posterais quelques passage de son auto biographie inch'allah | |
| | | Amine Oldtimer
Nombre de messages : 10018 Age : 38 Localisation : Sur le champs de guerre Date d'inscription : 26/02/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 15:37 | |
| Merci El Afrit, dès que j'ai fini mes léctures actuelles, je vais me mettre à la bio du Hadj Malik El Shabazz! | |
| | | Omar Modérateur
Nombre de messages : 5386 Age : 34 Localisation : VITRY 94 Date d'inscription : 26/02/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 15:43 | |
| ué moi aussi j'irais l'acheter Incha Allah, j'ai entendu que du bien de cette autobiographie
merci El Afrite | |
| | | Sandriinee
Nombre de messages : 1065 Age : 35 Localisation : Paris 13 Date d'inscription : 31/10/2007
| Sujet: ... Dim 24 Fév - 15:48 | |
| Effectivement on a tendance à oublier certaines choses unique! Bon rappel El afrite! | |
| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 15:56 | |
| L'ENFANCE Quand ma mère me portait dans son ventre, une bande de cavaliers du Ku-Klux-Klan, en capuchons, fit irruption chez nous, à Omaha (Nebraska). Il faisait nuit. Brandissant leurs fusils et leurs carabines, ils encerclèrent la maison et crièrent à mon père de sortir. Ma mère alla ouvrir la porte d’entrée. Elle se plaça de façon a mettre sa grossesse en évidence, et déclara qu’elle était seule avec ses trois petits enfants, et que mon père était absent : il prêchait a Milwaukee. Les hommes du clan proférèrent des menaces, des avertissements ; nous avions intérêt, disaient-ils, a quitter Omaha parce que « le bon peuple chrétien blanc » ne supporterait pas la façon dont mon père « fomentait des troubles » chez les bons noirs d’Omaha en prêchant le « retour a l’Afrique » préconise par Marcus Garvey. Mon père, le révérend Earl Little, était un pasteur baptiste, et militait dans l’association universelle pour le progrès des noirs de Marcus Garvey. Avec l’aide de disciples comme mon père, Garvey, dont le quartier général était à Harlem (New-York), levait l’étendard de la pureté de la race noire et exhortait les masses noires a regagner l’Afrique, terre de leurs ancêtres. Cette cause faisait de Garvey le Noir du monde le plus controverse. Hurlant et menaçant toujours, les cavaliers du Klan éperonnaient leurs chevaux et galopaient autour de la maison, brisant toutes les vitres qu’ils pouvaient avec la crosse de leurs fusils. Puis ils s’éloignèrent dans la nuit avec leurs torches flamboyantes, aussi soudain qu’ils étaient venus. A son retour, mon père, mis au courant, se mit dans une grande colère. Il résolut d'attendre ma naissance, toute proche, pour déménager. Je ne sais pas pourquoi il prit cette décision : ce n'était pas un Noir craintif, comme la plupart l'étaient alors, et comme beaucoup le sont encore maintenant. Mon père était un homme grand, il mesurait un mètre quatre-vingt-seize et il était très noir. II n'avait qu'un œil. Je n'ai jamais su comment il avait perdu l'autre. Originaire de Reynolds, en Géorgie, il avait quitté l'école au bout de trois années, ou peut-être quatre. Il croyait, comme Marcus Garvey, que les Noirs américains n'accéderaient jamais à la liberté, à l'indépendance et à l'estime de soi en Amérique même, qu'ils devaient donc laisser l'Amérique à l'homme blanc et retourner dans leur terre d'origine, l'Afrique. Mon père avait vu mourir de mort violente quatre de ses six frères, dont trois de la main des Blancs. L'un d'eux avait été lynché. C'est l'une des raisons pour lesquelles il avait décidé de risquer et de consacrer sa vie à la propagation de ses idées. Ce que mon père ne pouvait pas savoir, c'est que des deux frères qui lui restaient, seul mon oncle Jim devait mourir dans son lit, de mort naturelle. Mon oncle Oscar devait par la suite tomber sous les balles des policiers blancs du Nord. Et mon père lui-même devait être abattu par des Blancs. J'ai toujours pensé que moi aussi je mourrais de mort violente. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour être prêt. […] Ensuite la famille déménagea, je ne sais pas trop pourquoi, a Lansing Michigan. Mon père y acheta une maison et bientôt, comme c'était son habitude, il prêcha à droite et à gauche dans les églises noires baptistes des environs; pendant la semaine il répandait un peu partout la parole de Marcus Garvey. Il avait commencé à faire des économies pour acheter le commerce qu'il convoitait depuis toujours lorsque, comme d'habitude, des Noirs imbéciles, des Oncle Tom du coin, chuchotèrent dans l'oreille des Blancs qu'il propageait des idées révolutionnaires. Cette fois, ce fut la Légion noire, organisation locale qui prêchait la haine raciale, qui proféra des menaces et lui ordonna de partir. Les légionnaires portaient des robes noires et non blanches. Bientôt, ils apparaissaient presque partout où se trouvait mon père, se moquant de ce « Noir qui se prend pour qui? », qui voulait avoir un commerce, qui résidait en dehors du quartier noir de Lansing, qui fomentait des troubles et incitait les «bons nègres » à la rébellion. Comme à Omaha, ma mère était enceinte, de ma petite sœur cette fois. Peu après la naissance d'Yvonne ce fut la nuit de cauchemar de 1929, mon premier souvenir cuisant. Je me rappelle que je fus brusquement arraché au sommeil par une effroyable cacophonie de coups de pistolet et de cris. Un rideau de fumée et de flammes m'accueillit. C'était mon père qui criait après deux Blancs qui avaient mis le feu à la maison et s'enfuyaient à toutes jambes; mon père leur tirait dessus. Tout autour de nous, la maison brûlait. Tous les membres de la famille titubaient, se cognaient, tom¬baient les uns sur les autres en fuyant les flammes. Ma mère, qui tenait le bébé dans ses bras, eut juste le temps d'atteindre la cour; puis la maison s'effondra dans une pluie d'étincelles. Je me rappelle que nous nous retrouvâmes dehors, en pleine nuit, en caleçon, pleurant et hurlant de toutes nos forces. Les policiers, les pompiers blancs étaient là; ils regardèrent la maison brûler jusqu’a ce qu'il n'en restât rien. C’est à cette époque que je fis connaissance avec Ella, la fille de mon père par un premier mariage. Elle habitait Boston et vint nous voir sur mon invitation. Un jour je la trouvai en rentrant du lycée. Elle me serra dans des bras, m’écarta, m’examina de la tête aux pieds. Une maîtresse femme, Ella, peut être encore plus grosse que Mme Swerlin. Elle n’était pas simplement noire, comme mon père, mais noire d’ébène. A la façon dont elle s’asseyait, se déplaçait, parlait, on savait qu’elle obtenait toujours exactement ce qu’elle voulait. C’était donc elle la fille dont mon père avait été si fier parce qu’elle avait fait monter plusieurs membres de la famille de Georgie a Boston, ou elle possédait quelques biens, alors qu’elle y était arrivée les mains vides. Personne ne m’avait jamais impressionne a ce point. Cet été la, en 1940, je grimpai dans le bus en partance pour Boston, avec ma valise en carton et mon costume vert. Je n’avais pas besoin de porter un écriteau marque « Pèquenot » : ça se voyait. De ma place, au fond de l’autobus vous l’avez devine, je regardais, hébété, défiler l’Amérique de l’homme blanc. Elle m’attendait au terminus, elle m’emmena chez elle, dans le Harlem de Boston, qui s’appelle Roxbury. Elle m’était plus proche qu’une demi-sœur, peut être parce que nous sommes tous 2 du genre dominateur. Elle s’occupait de plusieurs dizaines de choses a la fois ; elle appartenait a je ne sais combien de clubs ; elle était une attraction de la « bonne société noire » de Boston. Je rencontrai chez elle une centaine de noirs qui parlaient comme des citadins et qui me laissaient pantois. J’aurais tente de feindre l’indifférence que je n’aurais pas pu. Les gens parlaient familièrement de Chicago, de Detroit, de New York. Je n’aurais pas cru qu’il y avait tant de noirs dans le monde. On en voyait partout, à Roxbury, la nuit, le samedi soir surtout. Néons, boites de nuit, bars, et les voitures qu’ils avaient ! Dans la rue ça sentait bon la cuisine noire des restaurants, riche, grasse, bien de chez nous. Les juke-boxes hurlaient du Erskine Hawkins, du Duke Ellington, du Cootie Williams, et bien d’autres encore. Les grands ensembles de jazz se produisaient tout les soirs, en alternance : un soir pour les noirs, le lendemain pour les blancs. De retour à Mason, je me sentis mal à l’aise. Mal a l’aise pour la première fois, en compagnie de blancs. Je ne m’en rendais pas compte alors, mais je sais maintenant que Boston me manquait parce que la, pour la première fois, j’avais découvert un monde qui était le mien. Alors que je me préparais a entrer au lycée, je me trouvai un jour, je ne sais comment, en tête a tête avec M. Ostrowski, le prof d’anglais. Grand, au teint rose, il arborait une épaisse moustache. Avec lui j’avais eu quelques unes de mes meilleures notes, et il m’avait toujours fait comprendre qu’il m’aimait bien. J’ai déjà dit qu’Ostrowski était un « conseiller » ne : il donnait son avis sur tout ce qu’il fallait lire, faire, penser – sur tout. Je crois qu’il avait de bonnes intentions ce jour-la. Il ne me voulait sans doute aucun mal ; était dans sa nature d’américain blanc. J’étais un de ses meilleurs élèves, un des meilleurs élèves de l’école, mais il ne me voyait d’avenir qu’ « a ma place » : c’est ce genre d’avenir que tous les blancs prévoient pour tous les noirs. - Malcolm, dit-il, tu devrais penser à ton avenir. L’as-tu fait ? Je n’y avais jamais pense. Je ne sais pourquoi, je répondis que je voulais devenir avocat. Lansing n’avait pas d’avocats noirs, à cette époque-la, qui auraient pu me donner cette ambition. Tout ce que je savais, c’est qu’un avocat, c’est qu’un avocat n’avait pas à laver la vaisselle comme je le faisais moi. M. Ostrowski eut l’air surpris. Avec un demi-sourire, il déclara : - Malcolm, dans la vie il faut être réaliste avant tout. Comprends moi bien. Ici nous t’aimons tous, tu le sais. Mais tu es un nigger. Tu devrais réfléchir à ce que tu pourrais devenir. Tu es habile de tes mains. Tout le monde admire ce que tu fais en menuiserie. Pourquoi ne pas être menuisier ? Personnellement les gens t’aiment bien, tu ne manquerais pas de travail. Plus je pensais, par la suite, à cette conversation, plus j’étais mal à l’aise. Ce qui me troubla le plus, c’étaient les conseils que donnait M. Ostrowski a mes camarades de classe, tous des blancs. Il encourageait ceux qui voulaient faire carrière tout seuls, entreprendre quelque chose de nouveau. Quelques-unes des filles souhaitaient devenir institutrices, les garçons fonctionnaires, ou vétérinaires ; une fille voulait être infirmière. Tous affirmaient que M. Ostrowski les encourageait. Et pourtant aucun d’entre eux ou presque n’avait d’aussi bonnes notes que moi. Je me rendis compte alors, que même si je ne valais pas grand-chose, étais plus intelligent que la plupart des jeunes blancs. Mais apparemment je étais toujours pas assez intelligent (a leurs yeux) pour faire ce que j’avais envie de faire dans la vie. C’est alors qu’au fond de moi-même, je commençai a changer. J’évitais les blancs. Certes, je venais en classe, je répondais quand on me posait une question. Mais le cours de M. Ostrowski devenait un supplice. Jadis je ne relevais pas le gant quant on me traitait de nigger, maintenant, je m’arrêtais pour dévisager l’auteur d’une telle remarque. Et les autres s’en étonnaient. J’ai souvent pense que, si M. Ostrowski m’avait encourage a devenir avocat, je serais sans doute aujourd’hui membre de cette bourgeoisie noire, qui exerce des professions libérales, sirote des cocktails, et pose en porte-parole ou en leader du peuple noir alors que son principal souci est de s’intégrer et mettre la main sur les quelques miettes que les blancs lui abandonnent a contrecœur. Je remercie Allah de m’avoir envoyé a Boston a ce moment la. Sinon, je serais sans doute encore un chrétien noir au cerveau bien lave. ........a suivre ............. (merci au frere Jabar) | |
| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 16:12 | |
| La suite se son Enfance Le premier mois que je passais a boston, je le passai bouche bée. Les jeunes zazous qui traînaient aux coins des rues, dans les salles de billard, visiblement sans emploi, me fascinaient. Ils avaient les cheveux lisses et brillants comme ceux des blancs et je n’en revenais pas. Ella m’apprit qu’on appelait les cheveux défrisés des conks. Je n’avais jamais bu une goutte d’alcool, jamais fumé une cigarette et je voyais de petits noirs de 10 a 12 ans jouer aux dés pour de l’argent, jouer aux cartes, se battre entre eux, obtenir des adultes un penny ou un nickel qu’ils jouaient a la loterie. Et ces gosses vous sortaient des jurons épouvantables et des mots d’argot que je ne connaissais pas. Le soir dans mon lit, je retournais tous ces mots nouveaux dans ma tête. Dans le centre, a la nuit tombée surtout, on rencontrait quelque fois une blanche et un noir qui se promenaient bras dessus bras dessous sur le trottoir, des couples mixtes sirotant de l’alcool dans les bars, au lieu de faire leurs petites affaires dans un coin obscur, comme a Lansing. Les couples mixtes du ghetto me choquaient profondément. Je voulais trouver un boulot tout seul, histoire de faire une surprise a Ella. Un après-midi j’entrai, mu par je ne sais quel pressentiment, dans une salle de billard que, de la rue, j’observais depuis longtemps a travers les vitres. Je n’avais pas envie de jouer ; en fait je n’avais jamais tenu une queue de billard. Mais j’étais attire par les zazous qui se penchaient, l’air indifférent sur les grandes tables couvertes de feutre vert et envoyaient les boules dans les trous. Quelque chose me dit alors que je devais m’adresser au type qui ramassait les boules et dont je savais qu’on l’appelait Shorty. Il était en effet de petite taille, et il avait les cheveux lisses et brillants. Un jour il était sorti de son billard et, me voyant sur le trottoir, il m’avait dit « Salut Red », et je étais dit qu’il était sympa. […] - Mon vieux, cette ville est bath si tu piges, dit Shorty. Tu es l’enfant du pays, je vais te donner des cours de citadin. Je restais la comme un imbécile, a sourire de toutes mes dents. […] Ce qui me plut d’emblée chez Shorty, était sa franchise. Quand je lui dis ou j’habitais, il me répondit ce que je savais déjà, a savoir que dans le ghetto personne ne pouvait blairer les noirs de la Colline. Mais a son avis, une sœur qui donnait une piaule a un mec sans lui demander de loyer et sans même le harceler pour qu’il trouve du boulot, eh bien ! une sœur pareille devait être quelqu’un de pas mal. Le job de Shorty au billard lui permettait de joindre les 2 bouts, dit-il, pendant qu’il apprenait a jouer du saxophone. Il avait gagne un gros lot quelques années auparavant, c’est comme ça qu’il l’avait achète. […] J’avais honte d’avouer que je n’avais jamais joue pour de l’argent. Shorty m’excusa. Bah ! C’est que tu n’as jamais rien eu a dépenser. Des que tu auras un boulot tu pourras commencer. » Il me montra du doigt des joueurs et des souteneurs. Certains avaient des p.utains blanches, murmura-t-il. « Sans vouloir te mentir, moi j’aime bien une gonzesse blanche a 2 dollars, dit Shorty. Y’a des tas de choses qui se passent ici, la nuit. Tu verras. » Je lui ai dis que j’en avais déjà vu. « Tu en as eu une ? » demanda-t-il. Je n’avais pas fait cette expérience, et mon embarras me trahissait. « Pas la peine d’avoir honte, dit-il. J’en ai eu quelques unes avant de quitter Lansing – tu sais, les nanas polonaises qui venaient du cote du pont. Ici c’est surtout des italiennes et des irlandaises. Mais toutes les blanches sont pareilles : elles préfèrent les noirs a tous les coups. » […] Quand j’arrivais a la maison, Ella m’apprit qu’un nomme Shorty avait téléphone. Il me faisait dire que le cireur du Roseland, un dancing, partait le soir même, et que je pourrais prendre sa place. « Mais Malcolm, tu n’as pas expérience ! » fit Ella. Je sentais que ce genre de job était pas à son goût. Moi, ça était égal. Je serais à coté plus grands orchestres de jazz du monde ! Cette perspective me coupait le souffle. Je n’attendis même pas le dîner. La salle était toute illuminée. Un homme à l’entrée faisait entrer des membres de la formation de Benny Goodman. Je lui dis que je voulais voir Freddie, le cireur. - C’est toi le nouveau ? demanda-t-il. Je répondis affirmativement, et il rit : « Eh bien ! Peut être que tu décrocheras le gros lot et que tu t’achèteras une Cadillac, toi aussi ! » Il m’indiqua ou trouver Freddie : au deuxième étage, aux toilettes hommes. Avant de monter, je jetai un coup d’œil dans la salle. La piste luisante, était immense. Je n’en croyais pas mes yeux. Tout au fond, baignant dans une lumière douce et rose, les musiciens de Benny Goodman se promenaient, bavardaient, riaient, disposaient de leurs instruments et de leurs pupitres. En haut, dans les toilettes hommes, un type maigre comme un fil, a la peau brune, aux cheveux lisses, m’accueillit : « C’est toi l’enfant du pays de Shorty ? » Je dis oui. Il se présenta : était Freddie. « Un brave type, Shorty ajouta-t-il, il m’a téléphone parce qu’il avait appris que j’avais gagne le gros lot, et il a devine que j’allais fiche le camp. » Je racontais a Freddie ce que le portier en bas m’avait dit a propos de la Cadillac. Freddie rit : « Ca les fout en rogne, les blancs, de voir un noir gagner a la loterie. Ouais, je leur ai dit, pour les faire enrager, que j’allais me payer une Cadillac. » Puis Freddie me demanda de l’observer attentivement, mais sans le gêner. Il essaierait de m’apprendre le métier avant le prochain bal, qui aurait lieu dans quelques jours. […] On entendait la musique d’en bas qui montait jusqu'à nous. J’ais comme hypnotisé. « T’as jamais vu un grand bal ? demanda Freddie. Vas-y voir un peu. » Quelques couples dansaient déjà dans la lumière rose. Mais les gens qui entraient m’émerveillèrent encore plus. Les femmes les plus élégantes que j’avais jamais vues, des jeunes, des vieilles ; les blancs qui achetaient leurs tickets entrée et remettaient d’épaisses liasses de billets dans leur poche, déposaient les manteaux des dames aux vestiaires, prenaient leur bras et les conduisaient dans la salle. - T’as rien vu mon pauvre vieux, dit Freddie. C’est quand les nôtres dansent qu’il y a de l’ambiance ! » […] Quand je rencontrai Freddie a nouveau, était un soir dans le centre. Il était au volant de la Cadillac gris perle qu’il venait de garer. - Tu m’en as appris des trucs ! » lui dis-je, et il rit. Il savait ce que je voulais dire. Il ne m’avait pas fallu longtemps pour découvrir que Freddie passait moins de temps a cirer les souliers et a offrir des serviettes qu’a vendre de l’alcool et des marijuanas et a mettre des « miches » blancs en contact avec des p.utains noires. Je découvris également que les blanches venaient en grand nombre aux bals noirs. Il y avait des prostituées que leur souteneur amenait la autant pour le plaisir que pour les affaires, d’autres qui venaient avec leur ami noir, d’autres encore qui venaient seules pour tenter l’aventure avec les noirs toujours disponibles et enthousiastes. Les noirs n’avaient naturellement pas accès aux bals blancs. Aussi les souteneurs des putains noires faisaient-ils comprendre qu petit cireur qu’il pourrait se faire un petit supplément en glissant un numéro de téléphone ou une adresse aux miches blancs qui, vers la fin de la soirée, se mettraient en quête de « gonzesses noires ». […] Parfois étais la moi aussi, près de la porte, dansant tout seul dans ma veste grise avec ma brosse a reluire dans ma poche, et le gérant venait me crier après parce que j’avais des clients qui attendaient en haut. Je ne sais pas quand j’ai commencé à boire de l’alcool, à fumer des marijuanas. Le tout allait ensemble, avec les des, les jeux de cartes, les paris quotidiens d’un dollar, a l’époque ou je commençais a sortir le soir avec Shorty et ses copains. J’étais toujours aussi pèquenot mais les copains m’acceptèrent. On passait des soirées ensemble, généralement chez une des filles, la marijuana nous donnait l’impression de flotter, le whisky nous brûlait l’estomac. Tout le monde comprenait parfaitement que mes cheveux devaient pousser encore un peu avant que Shorty me fasse un conk. Bientôt Shorty décida que mes cheveux étaient assez longs pour être défrisés. Il avait promis de me montrer comment on fait un conk chez soi au lieu d’avoir à payer 3 ou 4 dollars chez le coiffeur. Il me remplit une petite liste d’ingrédients à acheter chez l’épicier : deux boites de soude caustique, deux œufs et deux pommes de terre de taille moyenne. Au drugstore, près du billard je demandai un bocal de vaseline, un grand morceau de savon, un gros peigne et un peigne fin, un tuyau de caoutchouc et une paire de gants. -C’est la première fois que tu te fais un conk ? demanda le vendeur. -Exact ! répondis-je, tout fier, en souriant de toutes mes dents. Shorty m’installa dans l’appartement qu’il habitait en l’absence de son cousin. « Regarde-moi bien » dit-il. Il éplucha les pommes de terre, les découpa en fines tranches qu’il mit dans un grand pot de verre, puis il les remua avec une cuillère de bois tout en ajoutant de la soude caustique jusqu'à ce que le pot fut à moitié plein. « Ne te sers jamais d’une cuiller en métal, ajouta-t-il, la soude la noircirait. » Dans cette mixture gélatineuse, amidonnée, Shorty cassa 2 œufs et se mit à remuer très vite. Le congolene devint jaune pale. « Touche le pot », dit Shorty ; j’y posai ma main et l’enlevai aussitôt. « T’as raison, c’est brûlant, c’est la soude, dit-il. Tu sentiras ça quand je te le mettrai sur la tête – ça brûlera vachement. Mais plus tu tiendras le coup, plus tes cheveux seront lisses. » Il me dit de m’asseoir, noua le tablier de caoutchouc autour de mon cou, et peigna mes cheveux broussailleux. Puis il me fit un massage à la vaseline, pénétrant dans le cuir chevelu. Il m’enduisit les oreilles, la nuque et le front. « Quand le moment sera venu de te rincer les cheveux, n’oublie pas de me dire si ça brûle encore quelque part. » Il se lava les mains, enfila les gants de caoutchouc et noua son tablier, de caoutchouc aussi. « Si le congolene ne part pas tu auras une brûlure à la tête. » Quand Shorty commença à appliquer le congolene, je ne sentis qu’une douce chaleur. Puis ma tête prit feu. Je grinçai des dents et serrai de toutes mes forces les bords de la table de cuisine. J’avais l’impression que le peigne me scalpait. J’avais les larmes aux yeux, mon nez coulait. Je n’en pouvais plus. Je me ruais sur le lavabo, je traitai Shorty de tous les noms. Enfin il fit couler la douche et me savonna la tête. Il fit de la mousse, rinça, fit de la mousse, rinça une bonne dizaine de fois, avec de l’eau toujours un peu plus froide, ce qui me fit du bien. -Ca brûle encore quelque part ? -Non, répondis-je, en articulant avec peine. Mes genoux tremblaient. -Va te rasseoir alors. Je crois que c’est parti. Shorty prit une grosse serviette pour me sécher, en frictionnant fort. Je recommençai à prendre feu. « Doucement. Doucement ! » Hurlai-je. -La première fois est toujours la plus dure mais tu vas bientôt t’y habituer. Ca te va rudement bien, l’enfant du pays. T’as un beau conk ! Dans la glace, je vis mes cheveux qui pendaient en mèches molles et humides. J’avais toujours la tête en feu, mais c’était devenu supportable. Il posa la serviette sur mes épaules, et recommença à m’enduire les cheveux de vaseline. Je le sentais qui me peignait les cheveux vers l’arrière, avec le gros peigne d’abord, puis avec le peigne fin. Ensuite il me fit une coupe au rasoir, très délicatement, en commencant par la nuque, puis sur les cotes. Il me tailla des « pattes ». Mon premier regard dans la glace suffit à effacer toutes les souffrances que j’avais endurées. J’avais déjà vu des conks pas mal, mais quand vous voyez ça sur votre propre tête pour la première fois, l’effet est stupéfiant. Je voyais Shorty debout derrière moi ; souriant tous deux, nous transpirions à grosses gouttes. Et sur mon crâne j’aperçus un casque épais, brillant de cheveux roux – vraiment roux – lisses comme les cheveux d’un blanc. Ce que je pouvais être ridicule ! J’admirais dans la glace un Noir avec des cheveux « blancs » ! Je me jurai de n’avoir plus jamais les cheveux crépus, et effectivement je les ai défrisés régulièrement pendant de longues années. Je venais de faire mon premier pas vers la dégradation de soi. J’avais rejoint cette multitude d’hommes et de femmes noires qui, en Amérique, à force de bourrages de crâne, finissent par croire que les noirs sont inférieurs – et les blancs supérieurs – à tel point qu’ils n’hésitent pas à mutiler et à profaner les corps que Dieu leur a donnes, pour essayer d’avoir l’air « chouette » selon les critères des blancs... […] Shorty m’emmenait souvent aux parties de sa bande. Les lumières étaient douces, la musique aussi, tout le monde paf. J’ai rencontre la des nanas pétillantes comme le vin de mai, et des mecs que rien ne pouvait étonner. Comme les centaines de milliers de pèquenots noirs qui étaient venus avant moi dans les ghettos noirs du Nord, et comme tous ceux qui y sont venus, je parlais bientôt l’argot comme si j’y étais ne, et m’affublai de tout les oripeaux de la mode d’alors : costume de zazou, conk -… et de l’alcool, de la marijuana, tout cela pour effacer mes antécédents paysans.[…] A Roxbury comme dans n’importe quel ghetto noir d’Amérique à l’époque, la possession d’une maîtresse blanche qui ne fut pas une p.utain attitrée était un « signe extérieur de richesse » de tout premier ordre du moins pour le noir moyen. Et celle qui se trouvait la, devant moi, et qui me faisait de l’œil, était trop belle pour être vraie. Ses cheveux lui retombaient sur les épaules, elle était bien pale et sa toilette avait du lui coûter cher. Appelons-la Sophia. Elle ne dansait pas bien selon les critères noirs, mais ça était égal. Les autres couples nous observaient. Je lui dis qu’elle dansait bien, et lui demandai ou elle avait appris. J’essayai de comprendre ce qu’elle faisait la. La plupart des blanches venaient aux bals noirs pour les raisons que vous savez, mais une fille comme celle-la, on n’en voyait pas tellement. Toutes ses réponses étaient vagues. Mais au cours de cette danse, nous tombâmes d’accord pour faire un tour dans sa voiture. J’en avais de la chance ! Elle savait très bien ou elle allait. A la sortie de Boston elle prit une petite route, puis un chemin désert. Puis elle éteignit tout, sauf la radio. […] ............................>>>>>>> | |
| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 16:15 | |
| Mon standing commença à s’améliorer dans le centre de Roxbury des qu’on me vit avec Sophia. Jusqu’alors on m’avait considéré comme un petit merdeux comme les autres, avec son conk et son zoot. Mais maintenant que je me montrais dans les bars et les clubs avec la plus belle fille qui y eut jamais mis les pieds, et qu’en plus elle me donnait l’argent que je dépensais, même les trafiquants noirs et les gérants de club, les joueurs et les « banquiers » m’envoyaient de grandes tapes sur le dos, nous invitant à boire à leurs tables et m’appelant « Red ». Je connais la raison de ces amabilités comme je connais mon propre nom. Aucun doute : ils voulaient tous me prendre ma belle blanche.[…]
Puis Sophia me donna l’argent nécessaire pour que je partage l’appartement de Shorty Je laissai tomber le drugstore et trouvai bientôt un autre job, au Parker House. En veste blanche amidonnée, je poussais les tables roulantes que les garçons du restaurant remplissaient de vaisselle sale, jusque dans la cuisine ou les plongeurs s’en emparaient. ensuite malcolm little, avant qu’il ne se renomme malcolm x enchaine traffics, vols et de plus graves cambriolages, ce qui menera a :
Citation: Nous avions besoin d’un quartier général, hors de Roxbury. Les filles louèrent un appartement à Harvard Square. Contrairement à nous autres noirs, elles pouvaient prospecter avant de choisir l’appartement qui convenait le mieux. Ce fut un rez-de-chaussée, ou nous pouvions tous entrer et sortir, tard dans la nuit, sans attirer l’attention.
Des notre premier meeting à Harvard Square, nous préparâmes nos coups. Pour se rendre compte des possibilités de chaque maison, les filles se feraient passer pour des vendeuses, des étudiantes, des enquêteuses faisant des sondages d’opinion, etc. […]
Notre premier cambriolage eut lieu ce soir la, chez le vieux blanc qui payait Rudy pour le saupoudrer de talc. On ne pouvait pas trouver mieux. Ca a marche comme sur des roulettes. Nous avons eu droit aux félicitations de la « couverture », ainsi qu’a une récompense plus concrète : de beaux billets neufs qui craquaient sous les doigts. Le vieux raconta par la suite à Rudy qu’une armée de détectives avait envahi les lieux et conclu que notre cambriolage était l’œuvre d’une bande qui opérait à Boston depuis un an déjà.
Bientôt le cambriolage devint pour nous une science. Les filles prospectaient les beaux quartiers. Parfois les cambriolages ne duraient pas dix minutes. En général Shorty et moi nous faisions le gros du boulot pendant que Rudy attendait dans la voiture, prêt à démarrer.[…]
A cette époque la il y avait 2 inspecteurs noirs à Boston. Depuis mon retour à Roxbury, l’un d’eux, Turner, me faisait comprendre qu’il ne pouvait pas me blairer, et était réciproque. Il racontait ce qu’il allait me faire et moi je répliquai rondement, toujours par radio-trottoir. Quand il changea de propos, je sus que radio-trottoir fonctionnait bien. Tout le monde savait que étais toujours arme. Et lui était trop bête pour comprendre que je n’hésiterais pas à lui tirer dessus, inspecteur ou non.[…]
Moi, j’en étais au pont ou je creusais ma propre tombe. Tout criminel s’attend à être pris. C’est la loi du milieu. On essaie de reculer l’échéance le plus longtemps possible, c’est tout. La drogue m’aidait à repousser cette perspective chaque fois qu’elle se présentait à mon esprit. La drogue était maintenant l’essentiel de ma vie. J’en étais au stade ou j’absorbais quotidiennement assez de came (cigarettes, ou cocaïne, ou les deux pour être au delà de toute espèce d’inquiétude, de tension). Et si jamais quelque souci parvenait, malgré tout à la surface de ma conscience, il s’en allait flotter ailleurs jusqu’au lendemain, et le lendemain jusqu’au sur-lendemain. Mais je n’arrivais que difficilement, maintenant, à me droguer sans que ça se voie.
Un soir que nous ne travaillions pas – le lendemain d’une bonne pêche et étais bourré comme d’habitude – j’allai dans une boite de nuit. Le barman, qui me dit « Bonjour, Red », faisait une tête qui ne me disait rien de bon. Je ne lui posai pas de questions. C’est un principe : ne jamais poser de questions dans ce genre de situations ; car les gens vous disent alors que ce qu’ils veulent bien vous dire. De toutes façons le barman n’eut pas le temps de me dire quoi que ce soit. Car je les vis presque aussitôt. Sophia et sa sœur étaient assises à une table près de la piste, accompagnées d’un blanc.
Encore aujourd’hui je ne comprends toujours pas comment j’ai pu commettre une erreur aussi énorme. J’aurais pu parler à Sophia plus tard. Je ne savais pas qui était le blanc, et je m’en fichais d’ailleurs. Mais la cocaïne me fit me lever.
Ce était pas le mari de Sophia, mais le meilleur ami de son mari. Ils avaient fait leur service militaire ensemble. Le mari était absent, l’ami avait invite Sophia et sa sœur à dîner, elles avaient accepte. Plus tard dans la soirée, il proposa un tour au ghetto noir.
..................la suite bientot. ................ merci encore au frere Jabar !!!! | |
| | | Dobermann92
Nombre de messages : 2912 Age : 35 Localisation : 92 Date d'inscription : 26/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 16:23 | |
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| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 16:28 | |
| salam alaikoum
accrochez vous !! c'est pas fini !! | |
| | | Risk
Nombre de messages : 1470 Age : 35 Localisation : Saint-Etienne [42 Jomaïk] Date d'inscription : 23/04/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 16:50 | |
| Bonne initiative El Afrite !
Faudra que je prenne le temps de lire tout ça, merci ! | |
| | | Julien Admin
Nombre de messages : 5617 Age : 33 Localisation : [ Toulouse ] Date d'inscription : 26/02/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 18:51 | |
| Au plaisir El Afrite de te retrouver, j'vois que ça a marché pour le pass . Sinon j'attends la suite LOL, t'as laissé un suspens la ... Sinon R.I.P Malcom X, c'est fort la conséquence de sa conversion à l'Islam quand on voit son enfance .. | |
| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 19:37 | |
| - Synap's a écrit:
- Au plaisir El Afrite de te retrouver, j'vois que ça a marché pour le pass .
Sinon j'attends la suite LOL, t'as laissé un suspens la ... Sinon R.I.P Malcom X, c'est fort la conséquence de sa conversion à l'Islam quand on voit son enfance .. trankil julien en faite c'est moi qui m'etais planté de pass sinon la suite arrive c'est pour vous tenir en haleine | |
| | | Amine Oldtimer
Nombre de messages : 10018 Age : 38 Localisation : Sur le champs de guerre Date d'inscription : 26/02/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 19:39 | |
| elle a l'air très forte cet auto-bio! Il faut vite que je me la procure! | |
| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 19:41 | |
| PINCé !!!Tout les citadins noirs connaissaient ce genre de Blanc du Nord, le m’as-tu-vu qui a envie de voir le « quartier nègre » pour « se marrer un peu » aux dépens des noirs. Les filles, que tout le monde connaissait dans le quartier noir, essayèrent de le dissuader. Il insista. Elles retinrent leur souffle et entrèrent dans cette boite ou elles étaient déjà venues cent fois. Elles jetèrent au barman et aux garçons des regards glaces et eux, comprenant ce qui se passait, faisaient mine de ne pas les connaitre. Elles demandèrent a boire, priant Dieu que les noirs qu’elles connaissaient ne viennent pas les saluer. C’est alors que j’intervins. Je me souviens de les avoir appelées « chous ». Elles étaient blanches comme de la craie. Le type, rouge comme une betterave. Ce soir la, a Harvard Square, je fus vraiment malade. Moins physiquement que du brusque effet a retardement de ces 5 dernières années. J’étais en pyjama, à moitié endormi dans mon lit, quand j’entendis frapper. C’était étrange. Nous avions tous une clé. Personne ne venait frapper à cette porte. Je roulai par terre me glissai sous le lit, tellement vaseux qu’il ne me vint pas à l’esprit de prendre le pistolet sur la commode. De dessous le lit, j’entendis la clé tourner dans la serrure, je vis entrer des chaussures et des bas de pantalons. Je les regardai circuler. S’arrêter. Chaque fois que le type s’arrêtait, je savais exactement ce qu’il regardait. Et je savais avant qu’il ne le sache lui-même, qu’il allait se baisser et regarder sous le lit. Ce qu’il fit. C’était l’ami du mari de Sophia. Son visage se trouvait à 50 centimètres du mien. Il avait l’air congelé. -Ha ha ha, je vous ai bien eu, hein ? dis-je. Ca n’avait rien de drôle. Je sortis de dessous le lit, toujours en rigolant. Je dois dire en sa faveur qu’il n’a pas mis les voiles. Il a reculé. Il m’a regardé comme si étais un serpent. Je ne tentai nullement de lui cacher ce qu’il savait déjà Les filles avaient des affaires dans les placards, un peu partout. Il les avait vues. Nous avons même bavardé. Je lui ai dit que les filles étaient pas la, et il est parti. Ce qui me troubla le plus, c’est que je étais moi-même pris au piège en roulant sous le lit, et sans arme. Décidemment je me laissais aller. J’avais donné à réparer une montre volée. Deux jours après l’épisode du lit, je m’en fus la chercher. Mes armes faisaient partie de mes vêtements, comme mes cravates. J’avais mis mon pistolet dans un étui accroche a mon épaule, sous mon manteau. J’appris par la suite que le propriétaire de la montre avait indique la réparation dont elle avait besoin. Une très belle montre, c’est pourquoi je l’avais gardée pour moi. Et tous les horlogers de Boston étaient alertés. Le juif attendit d’être payé avant de poser la montre sur le comptoir. Puis il donna le signal. Un autre type apparut, du fond de la boutique, et se dirigea vers moi. Il avait la main droite dans la poche. C’était un flic bien évidemment. -Passez au fond, dit-il d’une voix calme Je m’apprêtais à obéir lorsqu’un autre noir, innocent celui-la, entra dans le magasin. J’appris plus tard qu’il avait fini son service militaire justement ce jour la. Le flic pensa que était un associé, et se tourna vers lui. Je demeurai la, arme, immobile, pendant que l’inspecteur, me tournant le dos, interrogeait l’autre noir. Encore aujourd’hui, je suis persuade que même alors Allah était avec moi. Je n’ai pas essaye de le descendre. Et c’est ce qui m’a sauvé la vie. Je me souviens que l’inspecteur s’appelait Shark. Je levai les bras en l’air et lui fit signe : « Prenez mon pistolet », dis-je. Je le regardai faire. Il était comme hébété. En voyant entrer l’autre noir, il n’avait plus pensé que je pouvais être armé. Il était vraiment très ému parce que je ne l’avais pas descendu. Mon arme à la main, il donna le signal. Deux autres inspecteurs sortirent de leurs cachettes. Ils m’avaient donc tenu en joue. Un faux mouvement et ils auraient tiré. Si je n’avais pas été arrêté chez l’horloger, j’aurais pu mourir autrement. L’ami du mari de Sophia avait tout raconté à son vieux pote. Le mari, arrivé le matin même, était venu chez moi, armé. Il s’y trouvait au moment où les flics m’emmenèrent au commissariat de police. Les inspecteurs m’accablèrent de questions. Mais sans me frapper. Ils ne levèrent pas le petit doigt sur moi, parce que je n’avais pas descendu le premier inspecteur. Ils trouvèrent sur moi des papiers avec mon adresse. Ils arrêtèrent bientôt les filles. Les filles impliquèrent Rudy. Aujourd’hui encore je me demande par quel miracle Rudy a été informe a temps. Il a du sauter dans le premier train quittant Boston. Il n’a jamais été pris. J’ai du revenir mille fois dans mon esprit, sur cette journée ou j’ai échappé deux fois à la mort. C’est pourquoi je suis convaincu que tout est écrit. Les flics trouvèrent tous les indices voulus dans l’appartement : manteaux de fourrure, quelques bijoux, des broutilles – et nos instruments de travail. Une pince-monseigneur, un démonte serrure, des diamants à vitres, des tournevis, des lampes de poche, des passes … et mon arsenal d’armes. Les filles eurent droit à une caution peu élevée. Apres tout, elles étaient blanches. Leur crime le plus affreux, était être liées à des noirs. Shorty et moi, nous avons écopé de cautions de dix mille dollars chacun. Somme que nous étions incapables de réunir, et ils le savaient bien. Les assistantes sociales nous offrirent leurs services. Les rapports entre blanches et noirs était un thème qui les obsédait. Nos filles n’étaient pas ce qu’on appelle des « traînées », des « grues » mais des blanches de la bonne bourgeoisie. Circonstance qui, plus que tout le reste, embetait les assistantes sociales et les représentants de l’ordre. Comment, où, quand les avais-je rencontrées ? Est-ce que nous avions couché ensemble ? Personne ne s’intéressait aux cambriolages. Tout ce qu’ils voyaient, c’est que nous avions pris des femmes qui appartenaient aux blancs. Je regardais fixement les assistantes sociales : « Eh bien ! Qu’est-ce que vous croyez, vous ? » Jusqu’aux greffiers et aux huissiers du tribunal qui répétaient la même chanson : « De braves petites blanches … de sales niggers … » Et les avocats qu’on nous avait désignés d’office ! Le jour du procès, je disais à l’un d’eux, juste avant l’entrée du juge : « On dirait qu’on va nous condamner a cause des filles ! » L’avocat rougit et remua tous ses papiers : « Vous n’aviez pas à fréquenter des blanches ! » dit-il. Je devais par la suite, en apprendre davantage sur les Blancs. J’appris, entre autres, qu’on condamnait les cambrioleurs à deux ans quand était pour la première fois. Mais nous ne devions pas nous en tirer à si bon compte. Pas nous. Pas pour notre crime. Je tiens à vous dire avant de continuer que jusqu'à présent je n’avais jamais raconté mon passé sordide avec autant de détails. Je le fais maintenant, non que je sois fier du mal perpétré, mais parce que les gens se posent toujours des questions : pourquoi suis-je devenu ce que je suis ? Pour comprendre quelqu’un, il faut retracer toute sa vie, remonter à sa naissance. Notre personnalité résulte de la somme de nos expériences. Aujourd’hui, tout ce que je fais me semble d’une urgence telle que je ne perdrais pas une seule heure à vous dicter ce livre si mon propos était d’émoustiller le lecteur. Si je lui consacre tout le temps nécessaire, c’est parce qu’il n’y a pas de meilleur moyen pour montrer jusqu’ou étais tombé dans la société de l’homme blanc lorsque je découvris peu après, en prison, Allah et la religion islamique. Ma vie en fut transformée. ..............................>>>>>>>> | |
| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 19:45 | |
| SATAN
Nous nous retrouvâmes un jour devant le juge du tribunal du comte de retrouvâmes ou nous avions bien perpétré 14 crimes, si ma mémoire est bonne). La mère de Shorty sanglotait, levait et baissait la tête à l’intention de son Jésus, non loin d’Ellen et de Reginald. On demanda à Shorty de se lever le premier.
-Premier chef d’inculpation. Huit à dix ans … -Deuxième chef d’inculpation. Huit à dix ans de prison … -Troisième chef … »
Et enfin : -Avec confusion des peines.
Shorty transpirait tellement qu’on aurait dit de la graisse sur son visage noir. Ne comprenant pas le sens de ces mots, il avait calculé mentalement le total et était arrivé à plus de cent. Il poussa un cri et s’affaissa. Les huissiers durent le soutenir. En huit ou dix secondes, Shorty devint aussi athée que je l’avais été au départ. Je fus condamné à dix ans de prions. Les filles écopèrent de un à cinq ans, à purger au centre de redressement de Deuxième (Massachussets). C’était en Février 1946. Je n’avais pas tout à fait 21 ans. Je n’avais même pas commencé à me raser. Ils nous emmenèrent, Shorty et moi, lies par des menottes, à la prison de Charleston.
Je ne me souviens d’aucun de mes numéros de prison. Cela peut paraître étonnant, même après douze ans. Car le numéro fait partie intégrante du prisonnier. Son nom n’est jamais prononcé, seulement son numéro Le numéro était estampillé sur toutes mes affaires, tous mes vêtements. A la fin, il se trouvait imprimé dans mon cerveau. […]
Nouveau venu à Charleston, j’étais physiquement mal en point et d’une humeur féroce, car soudain privé de came. Il n’y avait pas d’eau courante dans les cellules. On avait construit la prison en 1805 dans le style de la Bastille. Je touchais les 2 murs de ma cellule étroite et sale en m’allongeant sur le lit de camp. Un récipient muni d’un couvercle faisait fonction de toilette. On a beau être endurci, on ne peut pas supporter cette odeur de la défécation montant de toute une rangée de cellules. […] Je passai en tout sept ans en prison. Quand j’y pense maintenant, quand j’évoque cette année à Charleston, les souvenirs s’embrouillent dans ma tête – souvenirs de noix de muscade et autres semi drogues, de gardiens jurant, de moi jetant mes affaires hors de ma cellule, traînant dans les queues, laissant tomber mon plateau dans le réfectoire, refusant de répondre à mon numéro, prétendant que je l’avais oublié.
Cette conduite me valut le secret que, justement, je préférais à la vie communautaire. Je marchais alors de long en large comme un léopard en cage, jurant tout haut comme un charretier. J’en voulais surtout à Dieu et à la bible. Malheureusement la loi prévoyait un délai au delà duquel on devait réintégrer la cellule collective. Mes compagnons de cellule m’appelèrent bientôt Satan. A cause de mon hostilité à la religion. […]
Un beau jour de 1948, je venais être transféré à Concord lorsque mon frère Philbert, qui ne cessait d’adhérer à toutes sortes de mouvements, m’écrivit que cette fois, il avait découvert « la religion naturelle du noir ». Il appartenait maintenant, disait-il à « La nation de l’Islam ». Il ajoutait que je devais « prier Allah pour qu’il me délivre ». Je rédigeai à l’intention de Philbert, dans un langage plus châtie, il est vrai, une réponse pire que la précédente, ou je lui avais dit ce que je pensais de la « sainte » église. Puis vint une lettre de Reginald. Je savais qu’il voyait souvent Wilfrid, Hilda et Philbert à Detroit, mais je n’aperçus aucun lien entre les deux lettres. Ronald me donnait les dernières nouvelles, puis : « Malcolm, écrivait-il, ne mange plus de porc et ne fume plus. Je te montrerai comment sortir de prison. » Automatiquement je pensais qu’il avait découvert un truc pour me délivre de taule. Je m’endormis, puis me réveillai, me demandant ce que ça pouvait bien être Quelque chose de psychologique ? Pourrais-je, en me privant de porc et de cigarettes, feindre quelque maladie qui me permettait être libéré ?
J’avais terriblement envie de consulter Bimbi mais d’instinct je me retins. C’était trop important pour lâcher le morceau. Je n’ai pas eu trop de mal à m’arrêter de fumer. J’avais passé des journées entières au secret sans cigarettes. Apres avoir lu la lettre de Reginald, je terminai le paquet que j’avais commencé. Depuis je n’ai plus jamais touché une sèche. Trois ou quatre jours plus tard on nous servit du porc au repas de midi. Je n’y pensais même plus en prenant ma place, comme un robot, à la longue table des détenus. S’asseoir, se jeter sur la bouffe, avaler, se lever, sortir à la queue leu leu : les bonnes manières pénitentiaires. On me passa le plat de viande ; mais de quelle viande ? Présentée comme elle était, on ne pouvait pas savoir … Tout à coup la prescription : ne mange pas de porc s’inscrivit en lettres lumineuses sur l’écran de ma mémoire. J’hésitai, tenant le plat à distance ; puis je le passai à mon voisin. Il se servit et, brusquement s’arrêta. Je me souviens qu’il se tourna vers moi l’air surpris. -Je ne mange pas de porc, dis-je.
Et le plat de viande continua son chemin vers l’autre bout de la table.
Par la suite, j’ai compris que, sans le savoir, j’avais fait acte de soumission préislamique. J’avais obéi à la prescription musulmane : « Fais un pas vers Allah, et Allah en fera deux vers toi. »
[…] Je restai un certain temps sans nouvelles de Reginald. Je ne fumais toujours pas et ne mangeais pas de porc. Puis Reginald m’annonça sa visite. Lorsque enfin il arriva, j’étais fou d’impatience : quel tuyau allait-il me donner ? Reginald savait que je raisonnais en trafiqueur. C’est pourquoi sa méthode était si efficace. J’attendais de lui des éclaircissements sur sa mystérieuse interdiction. Mais il se contentait de me donner des nouvelles de la famille, de Detroit, de Harlem. Je n’ai jamais demandé à quiconque de me raconter quoique ce soit avant qu’il ne soit dispose à le faire. L’air faussement indifférent de Reginald me fit comprendre que était vraiment important.
Enfin, comme si l’idée venait de lui passer par la tête : « Malcolm, déclara-t-il, s’il existe un homme qui sait tout ce qu’il y a à savoir, que serait cet homme ? » Je lui connaissais bien cette manière exaspérante de procéder par devinettes. Moi j’ai toujours préféré dire les choses en face.
-Ma foi, ce serait une espèce de Dieu, -Non, c’est un homme qui sait tout, -Qui ça ? dis-je, -Dieu est un homme, répondit Reginald. Son vrai nom est Allah.
Allah. Je me rappelai soudain que ce nom-la figurait dans la lettre de Philbert. Reginald poursuivit. Il dit que Dieu avait trois cent soixante degrés de connaissance, soit la somme totale du savoir. » Dire que je n’y comprenais rien serait un euphémisme. J’écoutais Reginald, pourtant, qui prenait son temps. […]
Reginald me raconta que son Dieu, venu en Amérique, était apparu à un homme que l’on appelait Elijah, « un noir, un homme comme nous. » Ce dieu avait dit à Elijah que le diable n’en avait plus pour longtemps.
Je ne savais que penser. Je continuai à écouter Reginald. -Le diable est aussi un homme, dit-il -Qu’est-ce que tu veux dire ?
D’un geste, Reginald m’indiqua quelques détenus blancs et leurs visiteurs. -Ceux-la, dit Reginald. Le diable, c’est l’homme blanc.
Tous les blancs savent qu’ils sont des diables, ajouta-t-il, surtout les francs-maçons. Je n’oublierai jamais cet instant. Je passai en revue dans mon esprit tous les blancs que j’avais connus. Et je ne sais trop pourquoi, je m’arrêtais à Hymie, le Juif qui avait été si bon avec moi. Reginald le connaissait aussi.
-Sans aucune exception ? dis-je -Sans aucune exception. -Et Hymie ? -Est-ce faire preuve de bonté que de laisser quelqu’un gagner cinq cent dollars quand on y gagne soi-même dix mille ?
Reginald s’en alla. Je réfléchis. Je réfléchis, réfléchis, réfléchis. Tout ça n’avait ni queue ni tête. Ni nombril. Tous les blancs que j’avais connus défilèrent sous mes yeux. Depuis le début. Les gens de l’assistance qui s’immisçaient dans nos affaires après la mort de mon père, tué lui-même par des blancs. Les blancs qui traitaient ma mère de « folle » sous son nez, devant nous autres enfants. Les autres blancs qui finalement l’avaient emmenée à l’asile de Kalamazoo. Le juge blanc, les autres juges qui avaient séparé les enfants. Les Swerlin, les autres blancs de Mason. Les gosses blancs de ma classe, les maîtres, ceux qui m’avaient conseillé, en septième, de « devenir menuisier », parce que devenir avocat n’était pas concevable pour un noir. Leurs visages défilaient, ma tête me faisait mal. Les Blancs de Boston, ceux du Roseland qui dansaient « entre blancs seulement » pendant que je cirais les souliers. Ceux du Parker House ou j’emportais la vaisselle sale à la cuisine. Sophia. […]
Reginald, qui revint me voir quelques jours plus tard, remarqua que ses paroles avaient fait effet. Il en fut très content. Puis avec le plus grand sérieux, il m’entretint pendant deux heures entières du « diable blanc » et du bourrage de crâne que les noirs ont subi ». […]
Je recevais maintenant au moins deux lettres par jour de mes frères et sœurs de Detroit. Ils étaient tous musulmans, disciples d’un homme qu’ils appelaient « L’Honorable Elijah Muhammad », un homme roux, de petite taille, qu’ils appelaient aussi parfois « le messager d’Allah ». Elijah Muhammad étaient, disaient-ils, un « Noir comme nous. » Ne aux États-Unis, dans une ferme de Georgie. Sa famille était montée à Detroit, ou il avait rencontre un certain Wallace D. Fard. Il affirmait que Fard était « Dieu en personne ». M. Wallace D. Fard avait confie à Elijah Muhammad le message d’Allah à l’intention du peuple noir, peuple qui constituait « la Nation perdue et retrouvée de l’Islam dans le désert de l’Amérique du Nord ».
A suivre | |
| | | Nasreddine
Nombre de messages : 347 Age : 36 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 03/12/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Dim 24 Fév - 19:58 | |
| "Il faut reconnaître tout être humain, sans chercher à savoir s'il est blanc, noir, basané ou rouge ; lorsque l'on envisage l'humanité comme une seule famille, il ne peut être question d'intégration ni de mariage inter-racial."
On le taxait d'extrémiste mais quel est cette extrémisme qui prone véritablement la fraternité? L'Islam??
Repose en paix frère Malcolm... | |
| | | El AfRiTe
Nombre de messages : 132 Localisation : toujours la terre Date d'inscription : 06/05/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Lun 25 Fév - 21:32 | |
| - Nasreddine a écrit:
- "Il faut reconnaître tout être humain, sans chercher à savoir s'il est blanc, noir, basané ou rouge ; lorsque l'on envisage l'humanité comme une seule famille, il ne peut être question d'intégration ni de mariage inter-racial."
On le taxait d'extrémiste mais quel est cette extrémisme qui prone véritablement la fraternité? L'Islam??
Repose en paix frère Malcolm... salam alaikoum Tupac disait dans un morceau"we ain't ready to see a black president" les elections americaines nous diront si les choses ont changer depuis le temps ou il y avait ce racisme sans aucune retenu aux states ca servira de barometre en qlq sorte , mais bon je suis pas optimiste la suite arrive bientot les articles iront jusqu'a son assassinat n'hesitez pas a laissez vos impressions | |
| | | Méjhoul
Nombre de messages : 374 Age : 34 Localisation : Boissy 94 Date d'inscription : 27/02/2007
| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 Mar 26 Fév - 1:32 | |
| J'ai lu l'autogiographie de malcolm et aussi son livre , " le pouvoir noir" je vous conseil de tous le lire ca eveil vraiment les consciences et on peut faire beacoup de parallelles avec la france .... | |
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| Sujet: Re: 21 fevrier 1965 | |
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| | | | 21 fevrier 1965 | |
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